GR20 OFF 2014

23 mai 2014 : plus qu'un mois

 

Salut à toutes et à tous !

 

Moins d’un mois maintenant avant le grand départ pour la traversée de la Corse sur le GR20, avec les variantes alpines. Le compte à rebours est enclenché, et avec lui ce sont pas mal de choses qui s’enclenchent, l’objectif devient plus palpable même s’il ne correspond encore aujourd’hui qu’à une avalanche de chiffres (km, D+, temps de passage) et de graphiques ou plans, couchés sur le papier.  Nous abordons, coureurs et accompagnateurs, une phase délicate de la préparation à l’objectif, celle de la dernière ligne droite, où l’essentiel du boulot est fait… mais la question est de savoir si ce boulot de préparation a été bien fait, si le plan d’entrainement (+/- carré, +/- structuré) était adapté aux bonhommes et au défi du GR20 non-stop en 40h, si  le physique sera à la hauteur? Bref, autant de doutes que les coureurs d’ultra connaissent bien, qu’il faut savoir gérer, doutes avec lesquels il faut accepter de cohabiter car ils seront là jusqu’au jour J, jusqu’à l’instant libérateur du grand départ, le 21 juin à 4h00… 

Côté préparation physique, comme déjà dit, le gros du boulot est fait, à l’amorce du 7ème cycle de 4 semaines, soit pile 6 mois, depuis le 25 novembre 2013. En chiffres, ça donne au 23 mai 2014 : 90 sorties en 201h, 86200 m+ pour 1540 km environ, soit un ratio de 56 m+/km. Le volume est un peu en deçà de mes objectifs initiaux, mais pourtant très supérieur à mes habitudes. C’était la condition sine qua non pour retrouver la forme après 1 an et demi en roue libre, la question est de savoir si cette forme est « ultra » compatible! Réponse le 21 juin…

Depuis le dernier bulletin, il s’est passé pas mal de choses, avec quelques grosses sorties, au mois de mars notamment, mois charnière dans ma prépa. Il y a tout d’abord eu le 50 miles du Vulcain le 2 mars (9h54, 31ème, content du résultat), un week-end choc du côté de Marseille, la semaine suivante, avec un Off des Calanques pépère (51 km et 2800 m+ en 9h18), suivi d’un Off du Trail de Sainte-Beaume (raccourci à 28 km pour 1700 m+), avec des difficultés techniques assez proches des portions cassantes du GR20. Fin mars, nouveau week-end choc à l’occasion du Trail des Piqueurs. J’ai fait le Off intégral le samedi (47 km pour 2100 m+ en 7h00) et remis le couvert avec dossard, le dimanche, en 6h00. Le premier week-end d’avril a été l’occasion de coupler prépa physique et prépa mentale, avec les 6h des Muletiers (11 A/R, 42 km et 3550 m+).

A partir de cette période, Yoyo et moi avons de concert (mais sans se concerter, au départ) diminué le volume moyen et le nombre de sorties par semaine, le physique commençant à envoyer des signaux de lassitude et de fatigue. Pas question de basculer dans le surentrainement, contre-productif et dangereux pour la suite de la préparation. L’objectif suivant, le Trail de Tiranges (51 km, 2700 m+ environ), début mai, était placé idéalement pour retrouver les sensations propres à la pratique de l’ultra, pour que le corps et l’esprit impriment tous les automatismes de gestion de l’effort de longue durée. A part une entorse à la cheville, contractée quelques jours avant, et malgré un tracé technique et exigeant, les bonnes sensations ont été au rendez-vous, et l’entorse n’est aujourd‘hui plus qu’un mauvais souvenir.

 

La dernière ligne droite est enfin là, les 4 dernières semaines de préparation sont devant nous! Dimanche 25 mai, ce sera une sortie de 8h en mode « premier tronçon du GR20 », pour Yoyo et moi, 8h qui seront faites de concert, à partir de 4h00 du matin, lui sur son parcours fétiche de la Puncho, et moi sur le sentier des Muletiers, ce sera autant prépa physique que mentale.

Lors du dernier week-end de mai, ce sera notre dernière grosse charge d’entrainement : Yoyo et moi ferons l’ouverture, puis la fermeture, du tronçon montagneux du Caroux  sur le GRO, soit deux fois 59 km et 4000 m+. Cette ballade de près de 24 h, en binôme, sera une sorte de répétition générale avant le grand défi, le moment de peaufiner les petits détails de notre préparation, matériel compris (frontales, sacs, bâtons, alimentation), le temps de faire encore quelques tests de produits ou équipements fournis par nos partenaires, ce sera forcément dense et intense…

La fin de la préparation (moins de quinze jours) sera enfin là, place à la surcompensation, à l’affûtage et à la visualisation de l’objectif, avant de préparer sacs et équipements, avec toute la joyeuse bande de compères qui vont transpirer tous ensemble sur le GR20 pendant près de 2 jours, c’est demain, c’est maintenant, j’y suis déjà!

 

21 avril 2014 : à deux mois du départ

 

Salut les corses, 

 

Je sens une fatigue générale due à un mois de mars chargé (c'était prévu et c'était le but) et à trop de boulot. Malgré tout, en ménageant des périodes de repos de 2-3 jours et en limitant à 4 sorties, je réussis à tenir à peu près les objectifs. Ce cycle de 4 semaines (cycle 6) s'annonce décisif, avec Tiranges en point de mire, en fin de cycle (3ème semaine, avant la semaine de récup).

 

Je me suis entrainé seul sur quasiment toutes les sorties de ces dernières semaines, mais depuis que j'ai découvert Strava (merci TomTom), je me sens moins seul, c'est génial! A essayer et adopter! ;-) Depuis le début de la prépa j'en suis à : 73380m+ en 172h30 et 1318km (soit 56m+/km et 12 kmv/h pour ceux qui aiment les chiffes ;-) ), autant dire que je n'ai jamais fait autant! Mais c'était le prix à payer vu le niveau de base au début de la prépa... Plus que 9 semaines avant la grande ballade du 21 juin, le moral est bon, le physique tient, mais il faudra bien 15 jours de repos complet (ou presque complet) entre le GRO et le GR20, pour remettre les niveaux au max!

 

Fin février 2014

 

Salut la compagnie!

 

A la demande générale ;-), j'ai finalement décidé de prendre la plume pour vous raconter, au cours de ces prochains mois, mes ressentis sur notre aventure et vous donner des infos sur ma préparation pour boucler le GR20 en 40h. Et entre nous, c'est surtout afin d'éviter que Lionel n'écrive trop de bêtises sur mon compte et dans mon dos!

 

Petit flash-back : depuis l'UTPMA (Ultra du Puy Mary Aurillac) en juin 2012, j'ai connu plus d'un an et demi de coupure (pas d'ultras et un entrainement très irrégulier pour ne pas dire inexistant, pendant plusieurs mois), la faute à un bobo pas sympa du tout à un ongle de gros orteil, qui s'est soldé par une opération pour en enlever une bonne partie avec une période délicate de convalescence. Bref, une période difficile, et une envie de courir qui s'est étiolée peu à peu, pas le goût, trop dur de reprendre… Et là, ne voilà t-il pas qu'un beau jour, à la fin du mois de mai 2013, je reçois un message de la Transpyr Team (voir bulletin d'info n°1) qui me propose d'être intronisé dans la confrérie… Chouette!!! Seul bémol, le bizutage, c'est de faire le GR20 en mode chron'off (chrono officieux, voir bulletin n°1 pour une définition plus complète), afin d'essayer de taper le chrono stratosphérique d'Emilie Lecomte (41h22 en juin 2012)! Et moi, pauvre pomme, qu'est-ce que je réponds, sans réfléchir??? Yessss! Fada, va!

 

Retour au présent, il est temps de parler de stratégie, de préparation et d'entrainement. Comme à son habitude, maitre Yoyo, mon binôme de chron'OFF sur le GR20, s'est concocté un programme béton (digne des programmes de la NASA, dixit Stéphane). Il s'agit d'un programme de 30 semaines avant notre ballade sur le GR20, en 7 cycles de 4 semaines (3 semaines spécifiques et une semaine de récup), les 2 dernières semaines avant le coup de canon du 21 juin étant réservées à l'affûtage. En raison de mon gros déficit d'entrainement depuis plus d'un an (voir ci-dessus), et tout en me calant sur les mêmes cycles que Yoyo, j'ai adopté une stratégie basée sur le feeling et les sensations, le seul objectif clairement affiché étant de placer pas mal de dénivelé sur chaque sortie, en augmentant progressivement le volume et la vitesse de base au fil des semaines. On verra bien si cette approche sera payante dans les prochains mois. L'idée de base est de placer, si possible, 5 sorties par semaine, avec 3000-4000 m de D+, et quelques semaines plus chargées à partir du mois de mars, quand la forme sera de retour (ça c'est la théorie d'un plan parfait, sans accrocs!). Au programme, le Puy de Dôme par tous les bouts (en ce moment sous la neige, magnifique!), si possible au minimum 2 à 3 fois le week-end, en complément de séances plus toniques en semaine, souvent entre midi et deux, et une séance à la frontale en attendant que ma fille termine sa séance de gym.

 

D'un point de vue strictement comptable, depuis le 25 novembre date officielle du début de notre préparation pour le GR20, les 3 premiers cycles (soit 12 semaines) c'est, en chiffres : 52 sorties, 740 km et 41300 m+, pour une durée totale de 95h. Mes temps actuels sur mes différents parcours d'entrainement-type sont environ 10% moins bons que mes temps de référence (contre 20-25% fin août); bref, il reste du boulot, mais ça progresse! Du côté des sensations, à la fin de ces trois premiers cycles, je sens que la méthode me convient bien, j'essaie de travailler mes qualités naturelles, endurance et descente, en évitant de me focaliser sur mes points faibles, à savoir une vitesse de base moyenne et des qualités de grimpeur perfectibles (doux euphémisme!). En quelques semaines, j'ai peu à peu retrouvé de bonnes sensations, avec des appuis plus sûrs, une foulée plus tonique, bref je me sens redevenir un coureur!

 

A partir de maintenant, c'est-à-dire mi-février, place à une nouvelle phase d'entrainement, plus tournée vers l'endurance longue, qui va déboucher sur un mois de mars chargé en objectifs : je vais enchainer le 80km du Vulcain le 2 mars (3000 m+), un week-end marseillais les 8 et 9 mars (Off des Calanques, 45km, 3000 m+, Off du Trail de Sainte-Beaume ,45 km, 2500 m+), avec une partie de la dream team (Antranik, Françoise, Yoyo, JB, Akuna, …), et un dernier week-end choc les 22 et 23 mars (Trail des Piqueurs, une fois sans dossard, pour le Off du samedi et une fois avec, le dimanche, soit 2 x 46 km et 2 x 2700 m+). Ça devrait donner un mois à pas loin de 20000 m+. Pour moi, mars sera la période charnière, où l'entrainement devrait commencer à faire son effet en terme d'endurance et de dynamisme, et où je pourrai objectivement juger de ma capacité à alterner les phases d'accumulation de fatigue physique et de récupération. A partir de là, ce sera le temps de la préparation spécifique typée "corse", mais j'aborderai le sujet plus tard dans la préparation, chaque chose en son temps!